Recruter un indépendant : bonne pioche ou râteau assuré ?

Les entreprises recherchent leurs futurs collaborateurs parmi les salariés en poste ou chez les demandeurs d'emploi : des hommes et des femmes prêts à se couler instantanément « dans le moule » de l'entreprise, avec ses avantages et ses contraintes. Mais une nouvelle typologie de candidats frappe à la porte du salariat : les indépendants. Mode d'emploi pour un recrutement gagnant – gagnant.

Une spectaculaire explosion du nombre d'indépendants
Ils s'appellent consultant, entrepreneur individuel, free-lance, mais tous sont indépendants et ont adopté un mode de fonctionnement qui privilégie la liberté et l'autonomie. L'ubérisation récente du monde du travail a démultiplié le nombre de ces ex-salariés qui se sont mis « à leur compte ».
La genèse du choix de l'indépendance, contrainte ou en toute liberté, est essentielle à considérer. Même si son parcours est pavé de bonnes intentions, la voie de l'entrepreneur individuel n'est pas impénétrable.

Il y a l'indépendant par nécessité …
Un licenciement causé par l'âge avancé, un salaire qui ne se justifie plus ou une réorganisation de l'entreprise jettent sur le marché de l'emploi des salariés qui n'ont rien demandé. L'entreprenariat devient un point de passage pour valoriser son parcours. Obligé de s'adapter, l'ex-salarié se projette dans l'avenir de manière dynamique avec l'envie de rebondir.

… Et l'indépendant par choix
A l'inverse et à tout âge, cette voie est aussi un choix de vie professionnelle, porté par la confiance en ses compétences, sa capacité à être autonome et à s'épanouir dans un écosystème dans lequel le désir de liberté a toute sa place.
Encouragé par des mesures incitatives et la confiance que leur manifeste de plus en plus de clients, l'indépendant 2.0 assume pleinement sa vocation et n'est pas, à priori, candidat à un retour au salariat.

L'important c'est le projet
Le recrutement d'un nouveau collaborateur dépend évidemment moins de son statut passé que d'une envie partagée d'un projet professionnel, moral, sociétal et humain. Il se fonde sur la capacité réciproque de l'employeur et du candidat à construire une relation qui s'inscrive à la fois dans le mode de fonctionnement de l'entreprise et la personnalité de son futur collaborateur.
La réussite est le fruit d'un accord négocié qui précise les termes du contrat : lien hiérarchique souple sans management intermédiaire, répartition harmonieuse des responsabilités, relative autonomie au quotidien, respect des engagements, flexibilité …

… Et l'intérêt de l'entreprise
Le recrutement d'un indépendant se justifie également dans une logique de mission, même si elle est permanente ou de longue durée. Les chefs d'entreprise doivent s'adapter de plus en plus rapidement à la spécificité de leur contexte, notamment lorsque leur activité est en proie à des changements fréquents ou pour la mise en place rapide de process.
En recrutant un indépendant, habitué à s'intégrer rapidement, l'entreprise ajuste en souplesse sa politique de recrutement à ses besoins ponctuels et fait preuve d'agilité.

Une entreprise + un indépendant = 2 et demi
Pour l'entreprise, recruter un indépendant apporte de n​ouvelles compétences : du dynamisme, de l'adaptabilité, la capacité à se réinventer dans un autre environnement et à prendre des décisions, une expérience diversifiée : autant d'atouts dans son parcours qui valorise son profil.
L'indépendant va (re)trouver avec le statut de salarié une appartenance à une communauté qui va le challenger, le nourrir professionnellement et humainement, un environnement porteur d'échanges, de méthodes et de valeurs, ainsi qu'une forme de sécurité. Il lui faut seulement conserver en tête… qu'il n'est plus le patron.

Travailler en entreprise ou avec le statut d'indépendant ne sont que deux formes différentes d'organisation du travail. Le recrutement d'un indépendant peut être une opportunité pour l'entreprise à condition de trouver un mode de fonctionnement commun et librement consenti.